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Le mot du Président du Club HEC Finance



 CHANGEMENT D’EPOQUE…ET DE MODELE ECONOMIQUE

 

 

D’une certaine manière, l’après-guerre fut une époque bénie pour l’Europe. La reconstruction  de l’économie, dans de nombreux pays dévastés par la guerre (en particulier, la France, l’Allemagne et l’Italie) permit de maintenir une croissance de plus de 4% pendant plusieurs décennies. Par ailleurs, l’essor démographique (« baby-boom) contribua à soutenir la consommation. La nécessité de faciliter l’accession à la propriété et également l’équipement des ménages constitua un moteur important dans la mise en place des crédits bancaires appropriés (prêts immobiliers, crédits à la consommation, etc.) Cela favorisa  le développement d’une « économie de la dette » et renforça le poids des emprunteurs. Ceux-ci accueillirent avec plaisir un environnement plutôt « inflationniste », la hausse des prix et donc des salaires permettant de rendre les emprunts moins douloureux.

La France fut un des champions de cette économie pendant « la période des trente Glorieuses ». Notre modèle s’appuya sur deux autres caractéristiques nationales : le recours systématique aux dévaluations, pour compenser notre perte de compétitivité (provoquée par la hausse des prix) d’une part, et le rôle essentiel joué par l’Etat (et l’ « économie mixte ») dans cette période de reconstruction, d’autre part.

Aujourd’hui, le paysage a complètement changé. La croissance a chuté fortement (2% parait presque un seuil maximum !). La population vieillit, ce qui augmente la place prise par les retraités. Nous avons donc basculé vers « une économie de rentiers », soucieux de préserver la valeur de leurs actifs. L’inflation n’est donc plus bienvenue, au grand regret des « juniors » qui voient leur pouvoir d’achat stagner. L’existence de l’euro interdit les dévaluations compétitives et implique, traité de Maastricht oblige, des taux d’intérêt relativement élevés (c’est à dire des taux d’intérêt réels positifs, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour les emprunteurs !).

Nos voisins allemands, italiens ou espagnols subissent les mêmes contraintes, ayant aussi adopté l’euro. La différence, c’est qu’ils ont compris que dans cette nouvelle configuration, accentuée encore par une mondialisation généralisée, seule la mise en place d’une économie véritablement libérale pouvait permettre à l’innovation et à l’esprit d’entreprise de s’imposer. Notre pays, engoncé dans le jacobinisme et sa tradition bureaucratique y rechigne (cf. l’enquête de l’Université de Maryland à propos de l’économie de marché : la France y est majoritairement hostile) ; le terme de libéralisme économique » est considéré comme un gros mot et l’assistanat (que font les pouvoirs publiques ?) comme la source ultime de richesse. Que de chemin nous reste à parcourir, pour sauver notre économie !

 

 

                                                        Bernard MAROIS

 

 

EDITORIAL : LES BANQUES ET LA GESTION DES RISQUES DE MARCHE

 

 

Nous avons maintenant un peu de recul dans « l’affaire Kerviel », pour pouvoir en tirer quelques leçons pour l’avenir.

Notons d’abord que la fraude a concerné des produits financiers très classiques (dérivés sur indices d’actions) et non sophistiqués, ce qui démontre que le reproche de la complexité n’est pas un argument recevable. On peut certes l’invoquer lorsqu’il s’agit de produits de titrisation de deuxième génération, tels les fonds de CDO, adossés aux crédits « subprimes », bien que là encore, c’est plutôt le manque de transparence et la multiplicité des acteurs qui expliquent les dérives que ces produits ont connu. Par contre la stratégie suivie par Kerviel est d’une grande simplicité. Contrairement à sa capacité diabolique à déjouer les contrôles.

Et c’est là où nous touchons au cœur du débat. La Société Générale avait élaboré des procédures de contrôle relativement exhaustives, qui ont été appliquées, mais dont les conclusions n’ont pas été entendues. Autrement dit, ce sont les comportements qui sont en cause et non pas les procédures.

Depuis quelques années, les recherches académiques s’intéressent beaucoup à la « finance comportementale » (« behavioral finance »), étudiant les phénomènes moutonniers observables  lors de la formation de bulles boursières (par exemple, la bulle internet » de 2000) ou à l’occasion d’un mouvement spéculatif (crise asiatique de 1998). De même, on peut analyser l’affaire Kerviel à l’aune de la finance  comportementale ; les supérieurs de Kerviel ont pris l’habitude de fermer les yeux, lorsque celui-ci gagnait de l’argent pour la banque. En outre, les bonus de traders sont dépendants des résultats réalisés par ceux-ci ; c’est évidemment une incitation à la prise de risque excessive, d’autant plus que l’issue du  « jeu » est fortement asymétrique : le trader peut gagner beaucoup s’il anticipe juste, mais il risque peu (absence de sanctions significatives), s’il perd ou plutôt si ses pertes sont identifiées. A partir de ces remarques, l’affaire Kerviel peut s’interpréter comme l’aboutissement d’un système pervers de récompenses indexées sur le lucre, plutôt que comme un dérapage des systèmes de contrôle. C’est certainement une conclusion à méditer.

 

 

                                                           Bernard MAROIS



EDITORIAL : LA CRISE : DEBUT DE LA FIN OU FIN DU DEBUT ?

 

 

 

La semaine dernière, le club Finance HEC organisait une table ronde sur le thème : « comment sortir de la crise et ses conséquences ? Quelques pistes de réflexion. »

 

Il est apparu aux yeux de tous que la crise financière, qui s’est annoncée au cours de l’été 2007 par des dépréciations substantielles des portefeuilles de crédit immobilier des grandes banques anglo-saxonnes et suisses, avait trouvé un prolongement logique dans une crise de liquidité bancaire, accompagnée d’une crise immobilière aux Etats-Unis et d’une crise boursière sur tous les marchés d’actions du monde, y compris dans les pays émergents, tel que la Chine.

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Très clairement, la crise est toujours là et s’est étendue à d’autres secteurs : la hausse du prix du pétrole déclenchée par  des déséquilibres entre l’offre (en augmentation limitée) et la demande (en croissance rapide) s’est propagée à l’ensemble des matières premières, et, plus particulièrement aux denrées agricoles, dans la mesure où le basculement des cultures de maïs ou de canne à sucre de l’alimentaire vers la production de bio-carburants, en parallèle avec diverses catastrophes naturelles(sécheresse, inondations, etc.) a propulsé le prix des produits agricoles vers des sommets, déclenchant dans de nombreux pays de véritables « émeutes de la faim ». Cette crise d’approvisionnement de matières premières nous donne à penser que nous ne sommes qu’au début d’un bouleversement de fond qui va remettre en question notre modèle économique actuel.

Quelles en seront les conséquences pour le monde de la finance ?

Très certainement, nous allons assister à une redistribution des rôles. De nouveaux acteurs, inexistants il y a 20 ans, vont exercer une influence croissante.

On pense d’abord aux « hedge funds » ; au nombre de 9500 dans le monde, ils gèrent plus de 1600 milliards de dollars, avec une capacité à accentuer leur puissance, grâce à un effet de levier, compris entre 3 et 4. Ensuite, il faut mentionner les « fonds d’investissement », tels que Carlyle, KKR, Blackstone, TPG, Pardus, Apollo, Permira et autres PAI ; le volume des actifs qu’ils détiennent dépassent les 1200 milliards d’euros et a été multiplié par 100 en quinze ans. Enfin, derniers arrivés, les « fonds souverains » ; les analystes estiment le montant de leurs actifs à environ 2500 milliards de dollars, en rapide augmentation : leur valeur totale pourrait quadrupler d’ici 2015 !

 

En plus de ces rééquilibrages financiers, nous assisterons certainement à une redistribution des cartes, au niveau géographique. Les pays émergents et, en particulier, les fameux « BRIC » (Brésil, Russie, Inde et Chine), assurent déjà environ 60% de la croissance mondiale. Les grandes sociétés issues de ces pays (citons pour illustrer ce point : Gasprom, Arcelor Mittal, Severstal) se hissent parmi les premiers groupes multinationaux et investissent sur toute la planète. Les pays pétroliers utilisent leur manne pour accélérer leur développement (on pense à Dubaï ou Abu-Dhabi) ; d’ores et déjà, près de la moitié des actifs détenus par les fonds souverains appartiennent à des entités localisées dans les pays de l’OPEP. Voilà les contours que va prendre la nouvelle économie mondiale. A nous de nous préparer intelligemment.

 

 

                                                                                     Bernard MAROIS

                                                                                     Professeur Emeritus HEC




La grande mutation des marchés financiers.
ACDEFI.com - 11 juin 2008

Les marchés financiers comprennent de nombreux compartiments : titres (actions, obligations, trackers, SICAV et FCP, etc.), matières premières (y compris l'or et le pétrole), change (dollar, euro, yen, etc.), taux (marché monétaire) et produits dérivés.

Il est d'usage de distinguer les « marchés cotés », c'est-à-dire faisant l'objet de transactions réglementées et contrôlées par des instances de supervision (telle l'AMF en France)et « les marchés de gré-à-gré », où les échanges bilatéraux ne sont pas soumis à des règlementations strictes, en terme de d'information et de transparence.

Notons qu'un même instrument, par exemple, les actions, peut appartenir parallèlement aux deux marchés : les sociétés du CAC 40 sont cotées sur Euronext, alors que les petites sociétés en phase de croissance ne sont en général pas cotées, leurs actions pouvant être cédées de gré-à-gré. Bien sûr, on peut passer du marché de gré-à-gré au marché coté, ainsi que le font les entreprises de haute technologie qui demandent leur admission à Alternext ou, inversement, quitter la cote pour redevenir non-coté (« public to private »).

  

VERS UNE DIVERSIFICATION GEOGRAPHIQUE ET SECTORIELLE ACCELEREE DES MARCHES FINANCIERS

 

La diversification géographique s'est accélérée depuis quelques années. Ainsi, en 2007, les entreprises chinoises ont levé près de 50 milliards de dollars, contre seulement 42 milliards pour les entreprises américaines. Par ailleurs, six des dix principales introductions en bourses (IPOs) aux Etats-Unis, en 2007, ont été le fait d'entreprises étrangères. Clairement, les entreprises des pays émergents (Chine, Russie, Inde, Brésil) sont désormais très actives, soit sur leur propre marché, soit à Londres ou à New-York.

Dans le même temps, des instruments financiers nouveaux sont apparus sur les marchés : « trackers » ; produits dérivés de deuxième ou troisième génération ; avatars de la titrisation, tel que les CDOs (pivots de la crise des « subprimes »). L'innovation financière a permis de développer de nouveaux segments de marché : les produits liés aux fluctuations climatiques (dérivés permettant de se couvrir contre le risque de réchauffement), les « cat-bonds » (utilisés pour se protéger des risques de cataclysme naturel), le marché carbone ( qui permet d'échanger les droits à polluer), etc.

 

ARRIVEE DE NOUVEAUX ACTEURS

 

Ceux-ci possèdent des profils très variés. On  mentionnera d'abord « les fonds souverains » qui sont rentrés dans le capital d'entreprises ou de banques (Citibank, UBS) à la recherche de capitaux ; on citera par exemple : l'ADIA (Emirats Arabes Unis),  le GIC (Singapour), le CIC (Chine), Temasek (Singapour) ou le « Governement Pension Fund »norvégien.

Autres intervenants puissants : les fonds d'arbitrage (ou « hedge funds »). On en recense près de 9000 dans le monde, gérant plus de 1500 milliards de dollars. Ils sont caractérisés par des stratégies de court terme et opèrent surtout sur des sociétés sous-valorisées ou en période de retournement.

Ils rencontrent alors d'autres opérateurs très actifs depuis maintenant une décennie : les fonds d'investissements (« private equity funds »). Au départ, les KKR, Permira, TPG et autres Pardus s'intéressaient plutôt aux entreprises non-cotées ; mais depuis la crise boursière de 2001, on les voit intervenir de plus en plus sur des sociétés cotées. Rien qu'en France, 1500 entreprises sont contrôlées par des fonds de capital-investissement. En 15 ans, le volume des actifs qu'ils gèrent dans le monde a été multiplié  par 100 !

Enfin, bien que leur présence sur le marché soit plus ancienne, il ne faut pas oublier les « fonds de pension tels que CALpers, aux Etats-Unis. Leur stratégie porte plus sur le long terme, mais leur influence s'exerce de plus en plus sur les entreprises dans lesquelles ils investissent.

La situation tend aussi à devenir de plus en plus complexe, dans la mesure où les frontières s'estompent : certains hedge funds s'intéressent au « private equity » et les fonds d'investissement viennent se faire coter en bourse, tel Blackstone qui compte maintenant parmi ses actionnaires, un fonds souverain chinois !

 

LA MUTUALISATION DES RISQUES

 

Dernière situation remarquable : le « saucissonnage » croissant de la chaîne de décision, ainsi que l'a bien montré la crise des « subprimes ». Le risque de crédit porté dans un premier temps par les banques prêteuses , en faveur des ménages américains acquéreurs de leur habitation, a été d'abord transféré à des entités spéciales (« special purpose conduits », SPC ou « structured investment vehicles », SIV), grâce à un processus de titrisation des créances immobilières douteuses, puis à des investisseurs finaux, acheteurs des titres émis par les SPC, les fameux CDOs, et cela grâce à deux autres acteurs du marché : les rehausseurs de crédit, qui ont garanti la qualité des créances et les agences de notation, qui les ont évalué, avec « un certain optimisme ». A tel point, qu'à la fin du voyage, on ne sait plus très bien qui supporte le risque (il est en partie mutualisé), ce qui n'empêche pas les banques d'être victimes d'un retour de « boomerang » dont elles avaient crû être débarrassées (cf. les pertes annoncées récemment).

 

Pour conclure, on souligne les trois tendances  de fond des marchés financiers d'aujourd'hui : l'interdépendance accrue entre les différents compartiments du marché (ce que l'on peut traduire par une plus forte corrélation entre les classes d'actifs) ; la sophistication accélérée des instruments financiers et des stratégies mises en place par les intervenants et, pour terminer, le poids croissant qu'occupe la finance dans l'économie mondiale, non seulement en raison de l'arrivée des pays émergents, mais aussi parce que des enjeux nouveaux (augmentation du nombre de retraités, épuisement des ressources naturelles bon marché, révolution technologique) vont exiger des financements appropriés.

 

 

                                                                                              Bernard MAROIS

                                                                                              Professeur Emeritus à HEC

                                                                                              Président du Club Finance




Les experts rivalisent d’imagination pour trouver des solutions à la « baisse du pouvoir d’achat » des français, qui est le grand thème du moment. Les causes évoquées sont toujours les mêmes : hausse du prix des matières premières (pétrole, en particulier) et des produits alimentaires ; surévaluation chronique de l’euro ; faible croissance ; chômage supérieur à la moyenne européenne (et donc frein à la hausse des salaires) ; endettement public et déficit budgétaire, qui réduisent les marges de manœuvre de l’Etat ; chûte de la compétitivité des produits français (visible dans les résultats de notre commerce extérieur).

 

 

         Cependant, une explication est rarement avancée : le manque de concurrence. Or, la théorie économique démontre clairement les bienfaits de la compétition entre producteurs ou distributeurs. Sur ce dernier point, l’attention commence à être portée sur les dysfonctionnements causés par les  lois Royer Galland et Raffarin. On constate que le panier de la ménagère allemande est meilleur marché que celui de la ménagère française (20 à 30 % de différence), grâce en grande partie, à l’existence du discount et à une concurrence plus efficace.

         On s’aperçoit également que beaucoup de secteurs font encore l’objet de quasi-monopoles en France, tels que la santé ou l’éducation. Sur cette dernière, on pourra rappeler la place médiocre occupée par les universités françaises dans le classement mondiaux : c’est finalement un signe de faible compétitivité de l’enseignement « à la française ». On pourrait d’ailleurs multiplier les exemples : ainsi les activités de nos ports, en pleine régression (la part de la France tend à diminuer, en raison du manque de compétitivité de notre logistique portuaire).

         C’est que la tradition étatiste française a toujours craint le libéralisme économique, qui s’appuie sur la libre  concurrence (et favorise, par ce biais, la baisse des prix), car il donne le pouvoir aux consommateurs. Dans un pays qui a subi l’encadrement des prix jusqu’en 1986, c’est en fait l’Etat qui fixait traditionnellement les prix (il le fait encore pour le gaz, par exemple). Il rechigne à partager ce pouvoir. Voilà le fond des choses.

 

 

                                                                          
Bernard MAROIS

                                                                           Président du Club Finance

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